Subir ou avoir subi des violences sexuelles provoque souvent toutes sortes d’émotions. Peut-être ressens-tu de la peur, de la colère, de la tristesse, de la honte, ou même du dégoût. Peut-être que tu as du mal à dormir, que tu fais des cauchemars ou que tu évites certains endroits ou certaines personnes. Peut-être que tu te sens coupable ou que tu te demandes si c’est de ta faute. Tout cela est normal ! Il est important de savoir que tu n’es pas seul·e et que tu as le droit de parler, d’être écouté·e et d’être soutenu·e.
Se confier après un abus sexuel peut sembler difficile et stressant. Peut-être te sens-tu partagé·e. D’un côté tu aimerais pouvoir te confier à quelqu’un, être soutenu·e et aidé·e. D’un autre côté, ça peut aussi te sembler difficile. Tu as peut-être peur de ne pas être cru·e. Tu te demandes à qui tu pourrais en parler. Ces questions sont normales.
Dans cet article, nous allons voir avec toi à qui tu peux en parler, comment le faire, et pourquoi c’est essentiel pour ta santé et ton bien-être.
À qui en parler ?
C’est une question essentielle, et il n’y a pas de réponse unique, car chaque situation est différente. Il existe des personnes et des services prêts à t’écouter, te soutenir et t’aider. Nous allons envisager quelques pistes pour t’aider à réfléchir.
- Un membre de ta famille
Souvent, un parent ou un membre de la famille est la première personne vers qui on pense se tourner. Si tu te sens en confiance avec un membre de ta famille, comme ton père ou ta mère, un grand frère ou une grande sœur, une tante ou un parrain, cela peut être une bonne option. Ils peuvent t’écouter, te soutenir, et t’aider à prendre les bonnes décisions. Même si ce n’est pas évident de parler de ce que tu as vécu, ils ont souvent à cœur ton bien-être et peuvent t’accompagner vers des professionnels si besoin.
- Des amis de confiance
Parfois, nos ami·e·s proches sont aussi une oreille attentive. Si tu as quelqu’un en qui tu as confiance, qui te soutient et te comprend, cela peut être un bon début. Parler à un·e ami·e ne remplace pas forcément l’aide d’un adulte ou d’un professionnel, mais cela peut te soulager et te donner la force d’aller plus loin.
- Un adulte qui t’encadre à l’école ou dans tes loisirs
Il se pourrait que tu te sentes plus à l’aise de parler à un adulte de ton école, de ton club de sport ou de ton cours de musique. Un professeur ou un éducateur en qui tu as confiance pourrait être cette personne à qui tu te sentiras capable d’en parler.
- Des professionnels de l’aide
Il existe aussi des personnes formées spécialement pour aider les jeunes : les psychologues, les assistants sociaux, les médecins.
Tu peux t’adresser à un psychologue du centre PMS de ton école, tu peux prendre contact avec un centre de planning familial ou un service de santé mentale. Sache également que tout jeune de maximum 23 ans peut consulter gratuitement un psychologue de première ligne conventionné.
Tu peux aussi en parler à un médecin généraliste, par exemple ton médecin traitant.
- Des services d’aide spécialisés dans l’accompagnement des victimes de violences sexuelles.
En Belgique, tu pourras trouver accueil, soutien et écoute auprès de services spécialisés. Tous les professionnels qui travaillent dans ces services sont là pour t’écouter sans te juger, te conseiller et t’aider à prendre les bonnes décisions pour toi.
- Le tchat www.maintenantjenparle.be
Tu pourras parler avec une intervenante spécialisée (c’est une vraie personne, pas un robot ni une ia) de façon anonyme, confidentielle et gratuite. Le tchat est ouvert du lundi au vendredi de 18h à 21h.
- La ligne d’appel téléphonique Ecoute enfants au numéro 103
Si tu composes le 103 entre 10h et minuit n’importe quel jour, un·e psychologue parlera avec toi. C’est anonyme, confidentiel et gratuit.
- Le Centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS)
Si les faits sont récents (moins d’un mois), tu peux te rendre dans un CPVS. Il en existe un dans chaque province. Tu y trouveras en un seul endroit différents types d’aides en fonction de tes besoins et de ce que tu souhaites (aide médicale, psychologique et judiciaire). Tu trouveras plus d’informations et les adresses des CPVS ici www.cpvs.belgium.be
Pourquoi c’est important d’en parler ?
Garder tout pour toi peut faire que la douleur, la colère ou la peur deviennent encore plus lourdes à porter. Parler peut t’aider à :
- Te sentir moins seul·e : tu verras que d’autres ont vécu des choses similaires et ont réussi à s’en sortir.
- Obtenir du soutien : tu peux recevoir des conseils pour te protéger, pour porter plainte si tu le souhaites, ou simplement pour te sentir mieux.
- Prendre soin de toi : parler peut aussi t’aider à commencer un processus de guérison, à retrouver confiance en toi et en les autres.
Ce qu’il faut retenir
- Tu as le droit de parler à quelqu’un en qui tu as confiance.
- Tu peux choisir quand, comment et à qui tu te confies.
- Tu n’as pas à porter cette douleur seul·e. Il existe des personnes prêtes à t’écouter et à t’aider.
La parole est une étape essentielle pour te protéger et commencer à guérir.
Comment en parler ?
Voici quelques conseils qui pourraient t’aider à parler de ce que tu vis.
Choisis une personne en qui tu as confiance : cela peut être un adulte, un ami, ou un professionnel.
Exprime tes besoins. Explique à cette personne ce qui est important pour toi dans cette conversation. Tu pourrais par exemple commencer la conversation en lui disant que tu as quelque chose d’important à dire, mais que c’est difficile et que tu as besoin qu’elle te laisse le temps de parler et qu’elle te croie. Ou bien qu’elle te laisse parler à ton rythme sans t’interrompre et sans poser tout de suite des questions. N’hésite pas à réfléchir à ce qui est important pour toi et à le dire. Tu pourrais aussi dire à cette personne que tu as besoin d’aide, que tu te sens perdu·e ou en danger.
N’aie pas peur du jugement : ce qui t’est arrivé n’est pas ta faute. Tu as le droit d’en parler sans te sentir coupable.
Prends ton temps : il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » façon de parler. Fais-le quand tu te sens prêt·e. Choisis un moment qui te convient, un moment où toi et la personne à qui tu as choisi d’en parler êtes disponibles et où vous ne serez pas dérangés.
Et si tu ne veux pas en parler tout de suite ?
C’est tout à fait normal. Tu peux prendre ton temps. Tu peux aussi écrire ce que tu ressens dans un carnet, ou simplement garder en toi ce que tu ne veux pas encore dire. Mais n’oublie pas que, quand tu seras prêt·e, il y a des personnes prêtes à t’écouter.
En résumé
Se confier après un abus sexuel est une étape importante pour retrouver ta force et ta sérénité. Tu as le droit d’en parler à quelqu’un en qui tu as confiance, que ce soit un proche, une personne que tu côtoies à l’école ou dans tes loisirs, ou un professionnel. Tu n’es pas seul·e, et il existe des ressources pour t’aider à traverser cette épreuve.
Prends soin de toi, et n’hésite pas à demander de l’aide. Tu mérites d’être écouté·e, respecté·e et soutenu·e.