Comment savoir si je suis victime d’agression sexuelle ?

Cette question, nous l’entendons malheureusement très souvent. C’est un constat qui nous crève le cœur : de nombreux jeunes qui subissent des attouchements et du harcèlement sexuels n’ont pas conscience d’être avant tout des victimes. Et pourtant, insister sur ce fait est important : cette situation que tu vis ou as vécue n’est en aucun cas de ta faute ! C’est en effet celle de ton agresseur.

Agression sexuelle : définition

Qu’entendons-nous par agression sexuelle exactement ? Cette notion comprend en réalité toute forme de contacts physiques non désirés, notamment avec des parties intimes de ton corps (ta bouche, tes fesses…). Le terme d’agression recouvre donc une dimension très vaste, allant de la caresse au viol. Dans le cas de contacts physiques sans pénétration sexuelle, on parle d’attentat à la pudeur. En revanche, on appelle viol tout acte entraînant une pénétration.

À cela, s’ajoute également une toute autre dimension, qui n’est pas comprise dans la notion d’agression à proprement dite mais qui est bien sûr elle aussi très grave : le harcèlement sexuel. Dans ce cas, il n’est pas question d’attouchements non souhaités mais bien de remarques et commentaires à connotation sexuelle, sur ton corps ou ton physique. C’est ici le verbal qui entre en jeu.

Qu'est-ce qu'une agression sexuelle
Comment savoir si je suis victime d'agressions sexuelles

L’importance du consentement

Dans le cas d’une agression comme du harcèlement, il est question de consentement. Tu l’auras remarqué, nous insistons à chaque fois sur des termes tels que « non désiré », « non souhaité »… C’est parce que c’est ce qui fait de toi une victime : on parle d’agression ou de harcèlement quand les attouchements ou les mots sont donnés sans ton accord, que la personne qui te les donne outrepasse ton refus.

En Belgique, la loi considère que tu n’es pas capable de donner cette autorisation si tu as moins de 16 ans. Il est également important de souligner qu’un refus n’est pas toujours verbal. Il est question d’agression même si tu ne dis rien et n’exprime pas ton refus avec des mots, par peur de violence ou de représailles. De même, si tu dis que tu n’es pas sûr.e, que tu hésites et que la personne continue, alors tu es bel et bien victime d’attouchements non désirés.

En savoir plus sur le consentement

Qu’est-ce que je peux faire ?

Bien sûr, une situation n’est pas l’autre. Mais dans tous les cas, il existe trois gestes que tu peux mettre en place.

Te mettre en sécurité

Si l’agression sexuelle vient d’avoir lieu ou que tu te trouves encore dans une situation de danger, tu dois avant tout te mettre en sécurité. Rends-toi près d’une personne qui peut t’accueillir, te défendre, te protéger et t’éloigner de ton agresseur : un ami, un membre de la famille, tes parents, un hôpital ou un commissariat de police.

En parler

Bien sûr, et nous le savons, ce n’est pas facile de raconter ce que tu vis ou as vécu. Certaines victimes, en effet, n’osent pas parler, par honte, culpabilité ou peur. D’autres préfèrent se taire et faire comme si ça n’était jamais arrivé. Elles espèrent oublier, chasser le tout de leur esprit pour ne pas revivre constamment leur agression. Pourtant, à faire ainsi « le vide » beaucoup de victimes souffrent et développent des peurs, des insomnies, des phobies…

Pouvoir en parler, ça aide, que ce soit vite après l’agression ou même longtemps après. L’important, c’est d’être écouté.e, guidé.e et surtout, de ne pas être culpabilisé.e. C’est pour cela que le LiveChat a été créé : pour t’écouter, t’aider à exprimer ton vécu, le trauma vécu, y mettre les mots, avoir des réponses à tes questions, y voir plus clair, comprendre le lien entre tes symptômes et cet événement.

Porter plainte

Faire une déclaration à la police n’est pas facile car on doit se remémorer et décrire ce qu’on a vécu… Si l’agression sexuelle est récente, la police peut te proposer de rencontrer un médecin qui te fera un examen médical très respectueux, destiné à chercher des preuves, c’est-à-dire toute trace qui permettra de prouver les faits et de déterminer qui est ton agresseur.

Bien sûr, il est préférable de porter plainte peu de temps après l’agression, mais si les faits que tu souhaites dénoncer se sont produits il y a quelques années, tu ne dois pas pour autant te dire que c’est trop tard. Au contraire, faire une déclaration est important pour toi, mais aussi pour d’éventuelles autres victimes, peut-être plus récentes.

Porter plainte ?

Dois-je porter plainte ? Comment faire ? Vers qui puis-je me tourner ? Quand dois-je lancer les démarches ? Qui sera au courant ? Risque-t-on de me blâmer pour ce qui s’est passé ?

Tu te poses très certainement de nombreuses questions à ce sujet. Si tu souhaites en discuter avec un professionnel de la maltraitance, qui t’écoutera et te conseillera, le tchat Maintenant j’en parle est là pour toi. Sache simplement que tu n’es évidemment pas obligé.e de porter plainte contre ton agresseur mais que ce qu’il te fait ou t’a fait subir est très grave et punissable par la loi. Même après des années, il est encore possible de porter plainte. Un mineur après un viol ou un attentat à la pudeur bénéficie en effet d’un délai de prescription de 15 ans au-delà de la majorité.

Où trouver de l’aide ?

Sur le tchat de Maintenant j’en parle, tu t’adresses à un.e professionnel.le de la maltraitance. Ces professionnels peuvent te proposer, en fonction de ton cas précis, d’autres professionnels ou ressources à consulter, cela fait partie de leur travail de soutien face à toi.